Bonjour tout le monde !

Welcome to WordPress.com. This is your first post. Edit or delete it and start blogging!

Publié dans Non classé | 1 commentaire

La condition féminine au JAPON selon Amélie NOTHOMB

14 novembre

La condition féminine au Japon selon Amélie NOTHOMB

Amélie NOTHOMB, écrivain belge, est née à KOBE, au Japon le 13 août 1967. Fille d’ambassadeur, elle va suivre son père de poste en poste, en Chine, puis aux Etats-Unis pour revenir en Belgique à ‘âge de 17 ans. Mais elle reste profondément marquée par le pays où elle est née. Elle va donc y retourner et y travailler dans une grande entreprise japonaise pendant un an, expérience remarquablement relatée dans son livre "stupeur et tremblements" qui a reçu le Grand Prix de l’Académie Française en 1999 et qui fut porté à l’écran en 2003. C’est cette expérience, parfois très pénible, qui lui fera comprendre enfin la véritable mentalité des Japonais, tellement hermétique aux Occidentaux que nous sommes.
Voilà donc comment elle décrit la condition de la femme japonaise avec beaucoup de lucidité et … d’humour (sans oublier tout de même une certaine férocité !) :
 
 
" … Non que la Nippone soit une victime, loin de là. Parmi les femmes de la planète, elle n’est vraiment pas la plus mal lotie. Son pouvoir et considérable; je suis bien placée pour le savoir.
Non : s’il faut admirer la Japonaise – et il le faut – c’est parce qu’elle ne se suicide pas. On conspire contre son idéal depuis sa plus tendre enfance. On lui coule du plâtre à l’intérieur du cerveau : "Si, à vingt-cinq ans tu n’es pas mariée, tu auras de bonnes raisons d’avoir honte", "si tu ris, tu ne seras pas distinguée", "si ton visage exprime un sentiment, tu es vulgaire", "si tu mentionnes l’existence d’un poil sur ton corps, tu es immonde", "si un garçon t’embrasse sur la joue en public, tu es une putain", "si tu manges avec plaisir, tu es une truie", "si tu éprouves du plaisir à dormir, tu es une vache", etc. Ces préceptes seraient anecdotiques s’ils ne s’en prenaient pas à l’esprit.
 
Car, en fin de compte, ce qui est assené à la Nippone à travers ces dogmes incongrus, c’est qu’il ne faut rien espérer de beau. N’espère pas jouir, car ton désir t’anéantirait. N’espère pas être amoureuse, car tu n’en vaux pas la peine : ceux qui t’aimeraient t’aimeraient pour tes mirages, jamais pour ta vérité. N’espère pas que la vie t’apporte quoi que ce soit, car, chaque année qui passera t’enlèvera quelque chose. N’espère pas même une chose aussi simple que le calme, car tu n’as aucune raison d’être tranquille.
 
Espère travailler. Il y a peu de chances, vu ton sexe, que tu t’élèves beaucoup, mais espère servir ton entreprise. Travailler te fera gagner de l’argent dont tu ne retireras aucune joie mais dont tu pourras éventuellement te prévaloir, par exemple en cas de mariage – car tu ne seras pas assez sotte pour supposer que l’on puisse vouloir de toi pour ta valeur intrinsèque.
 
A part cela, tu peux espérer vivre vieille, ce qui n’a pourtant aucun intérêt, et ne pas connaître le déshonneur, ce qui est une fin en soi. Là s’arrête la liste de tes espoirs licites.
 
Ici commence l’interminable théorie de tes devoirs stériles. Tu devras être irréprochable pour cette seule raison que c’est la moindre des choses. Etre irréprochable ne te rapportera rien d’autre que d’être irréprochable, ce qui n’est ni une fierté ni encore moins une volupté.
 
Je ne pourrai jamais énumérer tous tes devoirs, car il n’y a pas une minute de ta vie qui ne soit régentée par l’un d’entre eux. Par exemple, même quand tu seras isolée aux toilettes pour l’humble besoin de soulager ta vessie, tu auras l’obligation de veiller à ce que personne ne puisse entendre la chansonnette de ton ruisseau : tu devras donc tirer la chasse sans trêve.
 
Je cite ce cas pour que tu comprennes ceci : si même des domaines aussi intimes et insignifiants de ton existence sont soumis à un commandement, songe, a fortiori, à l’ampleur des contraintes qui pèseront sur les moments essentiels de ta vie.
 
Tu as faim ? Mange à peine car tu dois rester mince, non pas pour le plaisir de voir les gens se retourner sur ta silhouette dans la rue – ils ne le feront pas -, mais parce qu’il est honteux d’avoir des rondeurs.
 
Tu as pour devoir d’être belle. Si tu y parviens, ta beauté ne te vaudra aucune volupté. Les uniques compliments que tu recevrais émaneraient d’Occidentaux et nous savons combien ils sont dénués de bon goût. Si tu admires ta propre joliesse dans le miroir, que ce soit dans la peur et non dans le plaisir : car ta beauté ne t’apportera rien d’autre que la terreur de la perdre. Si tu n’es pas une belle fille, tu seras moins que rien.
 
Tu as pour devoir de te marier, de préférence avant tes vingt-cinq ans qui seront ta date de préemption. Ton mari ne te donnera pas d’amour, sauf si c’est un demeuré, et il n’y a pas de bonheur à être aimée d’un demeuré. De toutes façons, qu’il t’aime ou non, tu ne le verras pas. A deux heures du matin, un homme épuisé et souvent ivre te rejoindra pour s’effondrer sur le lit conjugal qu’il quittera à six heures sans t’avoir dit un mot.
 
Tu as pour devoir d’avoir des enfants que tu traiteras comme des divinités jusqu’à leurs trois ans, âge où, d’un coup sec, tu les expulseras du paradis pour les inscrire au service militaire, qui durera de trois à dix-huit ans puis de vingt-cinq ans à leur mort. Tu es obligée de mettre au monde des êtres qui seront d’autant plus malheureux que leurs trois premières années de vie leur auront inculqué la notion du bonheur.
 
Tu trouves ça horrible ? Tu n’es pas la première à le penser. Tes semblables le pensent depuis 1960. Tu vois que cela n’a servi à rien. Nombre d’entre elles se sont révoltées et tu te révolteras peut-être pendant la seule période libre de ta vie, entre dix-huit et vingt-cinq ans. Mais, à vingt-cinq ans, tu t’apercevras soudain que tu n’es pas mariée et tu auras honte. Tu quitteras ta tenue excentrique pour un tailleur propret, des  collants blancs,et des escarpins grotesques, tu soumettras ta splendide chevelure lisse à  un brushing désolant et tu seras soulagée si quelqu’un – mari ou employeur – veut de toi.
 
Pour le cas très improbable où tu ferais un mariage d’amour, tu serais encore plus malheureuse, car tu verrais ton mari souffrir. Mieux vaut que tu ne l’aimes pas : cela te permettra d’être indifférente au naufrage de ses idéaux, car ton mari en a encore, lui. Par exemple, on lui a laissé espérer qu’il serait aimé d’une femme. Il verra vite, pourtant, que tu ne l’aimes pas. Comment pourrais-tu aimer quelqu’un avec le plâtre qui t’immobilise le coeur ? On t’a imposé trop de calculs pour que tu puisses aimer. Si tu aimes quelqu’un, c’est qu’on t’a mal éduquée. Les premiers jours de tes noces, tu simuleras toutes sortes de choses. Il faut reconnaître qu’aucune femme ne simule avec ton talent.
 
Ton devoir est de te sacrifier pour autrui. Cependant, n’imagine pas que ton sacrifice rendra heureux ceux auxquels tu le dédieras. Cela leur permettra de ne pas rougir de toi. Tu n’as aucune chance ni d’être heureuse ni de rendre heureux.
 
Et si, par extraordinaire, ton destin échappait à l’une de ces prescriptions, n’en déduis surtout pas que tu as triomphé : déduis-en que tu te trompes. D’ailleurs, tu t’en rendras compte très vite, car l’illusion de ta victoire ne peut être que provisoire.  Et ne jouis pas de l’instant : laisse cette erreur de calcul aux Occidentaux. L’instant n’est rien, ta vie n’est rien. Aucune durée ne compte qui soit inférieure à dix mille ans.
 
Si ça peut te consoler, personne ne te considère comme moins intelligente que l’homme. Tu es brillante, cela saute aux yeux de tous, y compris de ceux qui te traitent si bassement. Pourtant, à y réfléchir, trouves-tu cela si consolant ? Au moins, si l’on te pensait inférieure, ton enfer serait explicable et tu pourrais en sortir en démontrant, conformément aux préceptes de la logique, l’excellence de ton cerveau. Or, on te sais égale, voire supérieure : ta géhenne est donc absurde, ce qui signifie qu’il n’y a pas d’itinéraire pour la quitter.
 
Si : il y en a un. Un seul mais auquel tu as pleinement droit, sauf si tu as commis la sottise de te convertir au christianisme : tu as le droit de te suicider. Au Japon, nous savons que c’est un acte de grand honneur. N’imagine surtout pas que l’au-delà est l’un de ces paradis joviaux décrits par les sympathiques Occidentaux. De l’autre côté, il n’y a rien de si formidable. En compensation, pense à ce qui en vaut la peine : ta réputation posthume. Si tu te suicides, elle sera éclatante et fera la fierté de tes proches. Tu auras une place de choix dans le caveau familial : c’est là le plus haut espoir qu’un humain puisse nourrir.
 
Certes, tu peux ne pas te suicider. Mais alors, tôt ou tard, tu ne tiendras plus et tu verseras dans un déshonneur quelconque : tu prendras un amant, ou tu t’adonneras à la goinfrerie ou tu deviendras paresseuse – va-t’en savoir. Nous avons observé que les humains en général, et les femmes en particulier, ont du mal à vivre longtemps sans sombrer dans l’un de ces travers liés au plaisir charnel. Si nous nous méfions de ce dernier, ce n’est pas par puritanisme : loin de nous cette obsession américaine.
 
En vérité, il vaut mieux éviter la volupté parce qu’elle fait transpirer. Il n’y a pas plus honteux que la sueur. Si tu manges à grandes bouchées ton bol de nouilles brûlantes, si tu te livres à la rage du sexe, si tu passes ton hiver à somnoler auprès du poêle, tu sueras. Et plus personne ne doutera de ta vulgarité.
 
Entre le suicide et la transpiration, n’hésite pas. Verser son sang est aussi admirable que verser sa sueur est innommable. Si tu te donnes la mort, tu ne transpireras plus jamais et ton angoisse sera finie pour l’éternité."
 
Amélie NOTHOMB (extraits de "Stupeur et tremblements"
 
N.B. Il faut noter que le Japon est l’un des pays industrialisés où il y a le plus de suicides.
Cela fait sept années consécutives que le nombre des suicidés dépasse les 30.000 personnes, le maximum ayant été atteint en 2003 avec plus de 32.000 suicides.
 
La tranche de population la plus touchée par le suicide au Japon est celle des hommes surmenés par leur travail. Surtout chez les salariés et, récemment, aussi chez les ingénieurs, de plus en plus stressés à cause de la concurrence internationale.
 
Car c’est ça aussi le Japon !
Publié dans Livres | Laisser un commentaire

voyage au JAPON en septembre 2006 (dixième partie)

voyage au Japon (dixième partie) dernier jour à KYOTO

Lundi 18 septembre, dernier jour à KYOTO.
 
Pas de temps à perdre car il nous reste beaucoup de choses à voir.
Incontournable : le palais impérial. Seulement, il n’ouvre qu’à 10 heures. Or nous sommes déjà prêts à partir à 6 heures 30. Nous allons donc d’abord visiter le marché NISHIKI.
 
Cet immense marché s’étale tout au long d’une rue couverte et traverse plusieurs pâtés de maisons. Dans les rues transversales, de nombreux commerces, mais, eux aussi, fermés à cette heure matinale.
A notre arrivée, le marché commence seulement à s’animer, mais le temps que nous en fassions le tour, nous pourrons voir toutes les boutiques ouvertes. On y trouve de tout, mais surtout de la nourriture : fruits, légumes, poissons, épices, plats cuisinés. On peut aussi voir travailler un artisan coutelier et la préparation des sushis.
 
Au bout de la rue, on débouche sur un charmant petit temple, surtout fréquenté par des gens qui viennent là pour connaître leur avenir. Pour quelques pièces, un robot va chercher un petit morceau de papier qui, comme nos horoscopes occidentaux, vous dira tout sur votre avenir.
 
Nous quitterons ce marché vers les 10 heures pour aller au palais impérial, mais ce sera … dans le prochain épisode.

">Envoyer un message | Afficher les rétroliens (0) | Ajouter au blog | Voyages

Ajouter un commentaire

Masquer/ajouter un commentaire

 
Publié dans Voyages | Laisser un commentaire

A propos du temple « Ryoan ji » de KYOTO

7 novembre

A propos du temple "Ryoan ji" de KYOTO

A propos du temple "Ryoan ji" de KYOTO, je dois faire amende honorable car je m’aperçois que, dans le billet précédent, j’ai été très injuste à son égard et je vous prie de m’en excuser.
 
Certes, chacun a droit d’exprimer son sentiment face à quelque chose, en l’occurence, un temple japonais, et c’est vrai qu’on ne peut arriver à penser comme un  Japonais en l’espace d’une petite semaine. C’est donc par référence à ma propre civilisation judéo-chrétienne que j’ai réagi et j’en suis maintenant consterné. Aussi, est-ce avec stupeur et tremblements (cf. Amélie NOTHON) que je me tourne vers l’Empereur AKIHITO pour le prier d’accepter mes très humbles excuses.
 
Lorsque je pars visiter un pays encore inconnu, je ne regarde jamais de guide; au cours du voyage, je ne prends jamais de notes et, lorsque je rédige un billet (le plus souvent la nuit), c’est sans faire de brouillon. J’écris ce que je pense comme cela revient à ma mémoire et, dans le cas du "Ryoan ji" je vous ai fait part, sans ménagements, de mon impression première sans rechercher au moins pourquoi ce temple est tellement prisé par les Japonais qui y viennent en masse pour méditer.
 
J’avais bien une documentation sur ce temple, mais qui ne m’a rien apporté car entièrement rédigée en japonais.
 
Alors, une fois de plus, je me sui tourné vers ce cher "Google" pour essayer d’en savoir plus et je vous livre le résultat de mes investigations à ce sujet :
 
 
"Situé au nord-ouest de KYOTO, le monastère Ryoan ji fut fondé en 1450. Sa particularité est de posséder l’un des plus fameux jardins de pierres de l’archipel nippon.
Jardin sec "Karesansui" dans un autre jardin, exemple d’organisation méthodique dans un monde chaotique, lieu d’interrogation sur l’homme et sur son rapport avec le monde réel, le Ryoan ji est, en bien des points, une métaphore du monde virtuel.
 
Composé de quinze pierres (qu’il est impossible de voir simultanément) disposées sur un terrain rectangulaire plat et sablé de 200 mètres carrés environ, ce jardin aride et austère se pose comme une énigme dans notre monde de certitudes technologiques.
 
Au XVIème siècle cependant le jardin était réputé pour son cerisier pleureur plus que pour son jardin de pierres. La mort du cerisier mit en valeur l’harmonie des massifs de pierres et dégagea son immuabilité. L’énigme était née.
 
Comment déchiffrer cette abstraction minérale ?
Le déchiffrage, comme l’écriture sino-japonaise, se fait probablement de la droite vers la gauche. Les trois groupes du fond comptent un total de sept pierres. Le sept symbolisant la totalité de l’espace et la totalité du temps, les nombres yang atteignent leur perfection à ce chiffre.
 
Le sept conduit au cinq, milieu des neuf premiers nombres, groupe le plus important d’où une ligne part en sens opposé vers la droite et se termine par les trois dernières pierres.
 
Le jardin, par conséquent, est régi par une ordonnance plastique et numérique, jardin yang puisque privilégiant l’impair (5+2=7; 3+2=5; 3) par contraste ave le pair, yin.
Le groupe de cinq pierres est celui que l’on voit d’abord : le cinq est symbole du centre et de l’axe de la terre. La ligne rythmique se développe ainsi : 5-2-3-2-3.
 
Certes, l’exégèse est difficile (c’est tout à fait mon avis !), voire tout à fait énigmatique … On pourrait aussi penser que le sable représente l’eau, les pierres des îles; îles d’une beauté surnaturelle qui confèrent à leurs habitants, fées ou ermites, immortalité et jeunesse éternelle.
 
On pourrait, plaisanterie zen, imaginer une éructation gigantesque de pierres du maître chinois Linji (XVème siècle).
 
Les interprétations concernant la disposition des pierres sont innombrables et chacun, au cours des siècles, a tenté de donner une explication.
Raisonnablement, on verra le jardin comme une forme d’art, un tableau abstrait ou, pourquoi pas, comme une farce des moines zen destinée à faire réfléchir leurs élèves.
 
A l’homme d’interpréter, à l’homme de se trouver dans l’énigme du Ryoan ji comme l’exprime si poétiquement Basho (1644 – 1694) :
 
"Je ne suis que blocs de pierre sur grain de sable. Je ne suis que pesanteur et silence, inertie et densité. Nul ne saura jamais mon secret ni même si j’en détiens un. Seul peut me pénétrer le cri strident de la cigale qui vrille le coeur de l’été. Contente-toi de goûter la beauté brute de ma chair opaque; regarde-moi sans mot dire et ne me demande rien; tais-toi et tente, à travers mon corps hermétique, de te trouver toi-même."
 
C’est certainement très beau, mais, ignare comme je suis, j’avoue ne pas avoir tout compris ! Mais combien d’années me faudrait-il pour en arriver à une telle sérénité ? Je pense sincèrement qu’il faut être Japonais pour y parvenir.
 
Je vous propose toutefois, une autre citation, plus simple, mais certainement plus accessible à nos pauvres cervelles occidentales :
 
"C’est seulement quand vous atteignez l’Eveil spirituel grâce à la méditation profonde du zen que vous pouvez voir avec votre esprit la dernière pierre, invisible pour l’oeil."
 
Vous aurez tous compris que, pour ma part, je n’ai pas vu cette dernière pierre, mais, maintenant que j’ai appris tout ça, je regrette de n’avoir vu, dans ces pierres, que de banales "crottes de chien" !
 
Que le pardon  qu’on voudra bien m’accorder soit à la hauteur de mon indignité !

Publié dans Voyages | Laisser un commentaire

voyage au JAPON en septembre 2006 (neuvième partie)

voyage au Japon (neuvième partie) KYOTO

Après avoir visité les temples "Daigo ji" et "Daitoku ji", plus connu sous le nom de "Pavillon d’or", nous sommes allés voir un troisième temple situé à proximité :le "Ryoan ji".
 
Ce temple est considéré comme le chef-d’oeuvre de Soami (1472 – 1523) et c’est en fait un jardin de sable et de pierres composé d’une quinzaine de rochers savamment disposés pour que le paysage soit entièrement différent dès qu’on change un tant soit peu de place. Le "Kare sansui" (jardin sec) du Ryoan ji est considéré à juste titre comme le jardin zen le plus parfait jamais conçu.
 
Composé de quinze rochers divisés en cinq groupes, le "Ryoan ji" (temple du dragon pacifique) est un paysage qui change au fur et à mesure que vous avancez. Il est d’ailleurs impossible, quel que soit le point de vue d’embrasser plus de quatorze rochers à la fois. Conçu pour la méditation le "Ryoan ji" souffre, il faut bien le reconnaître, d’une commercialisation excessive. Aussi faut-il absolument le visiter en semaine et, de plus, un jour non férié afin d’éviter les cohortes de Japonais candidats à la "méditation de groupe".
 
Ce temple est l’un des hauts lieux du bouddhisme zen japonais et il serait dommage de ne pas y passer. Toutefois, en bon occidental peu enclin à la méditation béate devant des allées de sable savamment ratissées et des rochers qui, pour moi, évoqueraien plutôt des crottes de chien, ce n’est pas le monument que j’aurai préféré au cours de ce voyage surtout juste après avoir vu le Pavillon d’or; évidemment plus conforme à l’idée que nous nous faisons, nous, d’un beau temple environné de parcs , de lacs et de jardins. J’espère toutefois qu’aucun Japonais n’aura l’occasion de lire ce texte car il serait sans doute profondément choqué et, sans nul doute, je passerais à ses yeux (bridés) pour un ignoble barbare !
 
Mais il faut honnêtement reconnaître que, quel que soit notre désir de bien connaître un pays et ses coutumes, on ne peut pas adhérer à tout et chacun a toujours le choix d’apprécier ou non ce qu’il voit pourvu qu’il reste respectueux des croyances des autres et demeure parfaitement courtois vis-à-vis de ceux qui trouvent cet endroit idéal pour pratiquer la méditation qui est le fond même de leurs croyances.
 
Après une matinée bien chargée et un repas rapide, nous rentrerons nous reposer un peu à l’hôtel situé, je le rappelle juste devant la gare.
 
A propos de cette gare, là encore, on est libre de la trouver géniale ou atroce car elle n’est pas banale et a priori sans aucun rapport avec la culture japonaise.
Inaugurée en 1997, cette monumentale gare de KYOTO est, même pour les Japonais, très contreversée. Son architecture provocante et démesurée, signée Hiroshi Hara, attire pourtant plus de visiteurs que les temples et jardins de la ville !
Il est vrai qu’elle se démarque totalement de l’image traditionnelle de KYOTO, jouant à fond la carte contemporaine.
Si on veut bien accepter ce parti pris, on appréciera à sa juste valeur cette bâtisse qui ne manque tout de même pas d’élégance et qui abrite une véritable ville dans la ville. On pourra constater, même si, parfois, l’effet peut paraître quelque peu cahotique, que chaque détail de la décoration est incroyablement soigné à l’image des piliers extérieurs, entièrement recouverts de damiers de marbres venus du monde entier.
 
Evidemment, comme dans toutes les gares des grandes villes japonaises, on peut tout y trouver : nombreux commerces, supermarchés, restaurants, traiteurs, mais vous vous perdrez facilement dans un véritable labyrinthe d’allées parallèles et de niveaux différents ce qui vous oblige à monter un étage et à redescendre de l’autre côté pour rejoindre une autre allée.
Evidemment, comme tous les bâtiments japonais, on peut noter l’extraordinaire propreté de cette gare avec son sol brillant sans une tache et sans un papier qui traîne. Nous sommes là à des années-lumière de nos bonnes vieilles gares françaises !
 
Après nous être un peu reposés car nous avons beaucoup marché depuis le matin, nous nous rendrons dans le quartier de GION en centre ville.
 
GION est le quartier des geishas. Seulement, mal renseignés, nous arriverons trop tard et au mauvais endroit et la seule geisha que nous pourrons apercevoir arrivera en taxi devant la maison de thé et se précipitera très rapidement à l’intérieur.
 
En fait, c’est par un reportage de la télé française passé quelques jours avant notre départ, mais que nous n’avions pas encore regardé, que nous apprendrons où se trouvent les établissements qui forment ces geishas et à quelle heure elles sortent en groupe. Ca fait évidemment partie des aléas qu’on peut rencontrer lorsqu’on voyage seuls dans un pays totalement inconnu et que, en plus, on manque de temps, mais il faut le prendre avec bonne humeur. De toutes façons, des geishas superbes, nous avions l’occasion inespérée d’en voir le matin dans le parc du Pavillon d’or et nous en verrons encore dans un quartier plus populaire la veille de notre départ.
 
A GION, on fait du lêche-vitrines devant l’alignement de boutiques traditionnelles, de pâtisseries, de salons de thé et de restaurants. Nous en profiterons d’ailleurs pour dîner dans un restaurant réputé pour ses fondues de boeuf, absolument délicieuses et nous n’en laisserons rien. On pourra noter, en photo n° 055, l’élégance de la carte qui tranche avec les tristes menus pour étrangers que nous avons l’habitude de voir dans les restos français, mais les Japonais ont un sens esthétique très poussé et, d’une simple carte dans un petit restaurant, ils sauront faire une véritable oeuvre d’art.
 
C’est assez tard que nous rentrerons à l’hôtel ce soir-là après une journée bien remplie.

">Envoyer un message | Lien permanent | Afficher les rétroliens (0) | Ajouter au blog | Voyages

Publié dans Voyages | Laisser un commentaire

voyage au JAPON en 2006 (huitième partie)

En vous rappelant qu’il s’agit ici d’un espace annexe où sont stockés d’anciens blogs déjà parus sur le site principal reisenderinderwelt.spaces.live.com.
 
2 novembre

voyage au Japon (huitième partie) le Pavillon d’or à KYOTO

Je n’attends pas plus pour vous présenter le huitième album, entièrement consacré au temple "Kinkaku ji" à KYOTO car je pense que c’est de loin le plus beau.
 
En quittant le "Daitako ji" (voir précédent album), nous aurions pu aller à pied à travers de magnifiques jardins jusqu’au temple suivant, le "Kinkaku ji", mais le chemin est très long (1.500 m) et nous manquions de temps. Donc, c’est en autobus que nous allons rejoindre ce temple, plus connu sous le nom de "Pavillon d’or."
 
Avec son toit doré à l’or fin, c’est probablement le monument le plus célèbre du Japon.
Edifié en 1394, il fut d’abord la résidence du shogun Yoshimitsu Ashikaga (1358 – 1408) avant de devenir un temple bouddhique, appelé alors "Rokuon ji".
 
Le Pavillon d’or avait, par miracle, échappé aux incendies lorsque, un soir de juillet 1950, un jeune moine décida d’y mettre le feu. Le bâtiment qu’on peut admirer aujourd’hui, bien qu’en tous points identique à l’original, date en fait de 1955.
Dans les superbes  jardins qui l’entourent, se trouve une ravissante maison de thé construite au XVIIème siècle par l’empereur Gomisuno-o.
 
Ce magnifique temple, de plus, est en parfaite harmonie avec la nature environnante (lac, jardins, parcs) avec laquelle il se confond parfois, ce qui est tout à fait conforme à la philosophie japonaise pour qui la méditation devant la nature est primordiale.
 
Ce jour-là, heureusement, le temps était  très beau avec, à cette heure encore matinale, une lumière idéale pour prendre des photos. Une petite anecdote toutefois : En arrivant près de l’entrée du site, j’ai aperçu, comme c’est souvent le cas au Japon, une pancarte indiquant qu’il était interdit de photographier. Imense déception !
Mais, quelques dizaines de mètres plus tard, juste à l’entrée du site, je me suis retrouvé au milieu d’une bonne centaine de Japonais qui, tous, avaient un appareil photo à la main et n’hésitaient pas à s’en servir. Donc, plus de peur que de mal et j’ai pu prendre (ainsi que ma femme qui est à l’origine d’une bonne partie de ces photos) toutes celles que j’ai voulues.
 
Nous nous sommes longtemps promenés dans le parc et autour du lac, les vues sur le pavillon étant plus magnifiques les unes que les autres et nous aurons pu le photographier sous tous les angles sans être trop dérangés – encore faut-il être extrêmement patient ! – par les Japonais qui se font tous photographier devant le temple et, bien sûr, aux meilleurs endroits.
 
En sortant, nous avons eu la surprise, car ce n’était ni l’endroit ni l’heure, de voir un groupe de geishas, à l’évidence, venu à la demande d’un photographe professionnel et nous en avons profité car, grâce au matériel utilisé par celui-ci (notamment des miroirs pour refléter la lumière sur les visages même à contre-jour) il nous a été possible de prendre des photos dans les meilleures conditions imaginables.
 
Ce jour de chance nous a fait complètement oublier les précédents, souvent décevants du fait d’un temps dans l’ensemble très médiocre quand il n’était pas franchement exécrable et il aura pour beaucoup participé à nous laisser un excellent souvenir d’un voyage qui n’a pas été fait à la meilleure saison (mais qui, pour cette raison-même, était d’un prix abordable).
 
Je pense qu’il n’est pas utile d’ajouter d’autres commentaires car, là, il s’agit tout simplement, du moins je le pense, de magnifiques images qu’on se contente de regarder sans trop se poser de questions.
 
Un regret toutefois : Il y a à KYOTO, un temple jumeau, appelé le Pavillon d’argent, mais situé à l’opposé par rapport à la ville et il nous aura manqué une journée pour pouvoir aller le voir. Mais il ne servirait à rien de se lamenter et nous nous contentons bien volontiers de ce que nous avons pu voir en si peu de temps car ce voyage, normalement prévu pour 10 jours/8 nuits, aura été beaucoup plus bref compte tenu du temps passé dans les transports (avion entre PARIS et TOKYO, voiture entre l’aéroport et la ville, train entre TOKYO et KYOTO, train à nouveau entre KYOTO et OSAKA, enfin avion entre OSAKA et PARIS) et, finalement, nous n’aurons eu que six véritables journées pour visiter TOKYO et KYOTO.
 
A ce moment, vous allez sans doute penser que ce voyage a pris fin avec le Pavillon d’or. Pas du tout et je peux déjà vous annoncer qu’après celui-ci, il y aura encore … quatre albums. Etant donné que nous partions tous les matins vers 6 heures 30 pour ne rentrer qu’à la nuit vers 18 heures et que, souvent, nous sommes ressortis après dîner ou, justement, pour aller dîner en ville, j’ai calculé que, pendant ce bref voyage, nous avions bien dû faire dans les 70 km à pied.
Nous prendrons bien sûr, et souvent, les transports en public : métro et bus, mais nous résisterons toujours à la solution facile qui consiste à appeler un taxi et à lui montrer sur un plan où nous voulons aller.
 
Le prochain album commencera donc par la visite d’un troisième temple situé pas loin du Pavillon d’or et très caractéristique de l’esprit japonais, le Ryokan ji, particulièrement conçu pour la méditation.

Publié dans Voyages | Laisser un commentaire

voyage au JAPON en 2006 (septième partie) KYOTO

1 novembre

voyage au Japon (septième partie) KYOTO

Comme promis, je viens de vous mettre enfin le septième album sur notre voyage au Japon en septembre dernier.
Non sans mal d’ailleurs car j’étais prêt à  0 h 01 ayant normalement récupéré mon droit à afficher 500 photos au cours du mois de novembre. Seulement les premières tentatives furent vaines !
windows.live.com serait-il en congé le 1er novembre ? Non. Tout simplement, ils sont restés à l’heure d’été et le mois de novembre n’a commencé pour eux qu’à … 1 heure. Heureusement que j’avais eu la patience d’attendre !
 
Pas grand chose de nouveau par rapport au dernier billet qui traitait déjà des deux temples jumeaux "Higashi Hongan Ji" et "Nishi Hongan Ji" séparés par l’avenue Shichijo dori et dont je n’avais pas pu mettre alors la totalité des photos pour avoir atteint déjà mon quota disponible pour le mois.
 
Pas grand chose donc à vous dire de plus que ce que vous aurez pu lire dans le précédent billet sur le Japon sinon que le temple jumeau "Nishi Hongan Ji" est, comme son frère, en réfection et que le grand temple est actuellement caché sous un gigantesque coffrage. Mais il restait quand même beaucoup de bâtiments annexes à visiter.
 
L’intérêt de cette demi-journée se portait surtout sur le Shichijo dori, l’une des principales avenues de KYOTO, mais dont il apparaît tout de suite qu’il s’agit encore d’un quartier ancien (en vous rappelant que KYOTO avait été épargné des bombardements atomiques grâce à l’intervention du Français Serge ELISSEEFF. Ce fut donc NAGASAKI qui remplaça KYOTO et qui fut presque entièrement démolie par la deuxième bombe atomique lancée par les Américains. Je pense que les habitants de cette ville ne doivent pas porter M. ELISSEEFF dans leur coeur car, à l’origine, ils ne figuraient pas sur la liste des villes japonaises susceptibles d’être bombardées.)
 
Toujours est-il que KYOTO se démarque nettement aujourd’hui des autres grandes villes japonaises par le caractère encore authentique de son architecture; petits bâtiments bas, souvent avec un seul étage, habitations, mais aussi commerces, maisons de thé et restaurants, tout ceci ayant conservé un petit air très provincial, rafraîchissant après les buildings dénués de tout caractère oriental qui constituent l’essentiel de la ville de TOKYO.
 
Ces deux temples, il est vrai, ne figurent pas parmi les plus intéressants du Japon, mais ils méritaient quand même qu’on y jette un coup d’oeil.
 
Le lendemain matin, surprise : Il fait beau ! Un miracle car, dans la matinée, nous aurons à voir une série de trois temples de première grandeur, d’abord  le "Daitokuji" surtout intéressant pour son jardin typiquement zen. Evidemment, toujours levés très tôt, nous arriverons en avance sur le site et devrons attendre qu’il soit 9 heures avant de pouvoir jeter un coup d’oeil sur les temples. Nous profiterons de ce délai pour admirer les jardins japonais très réputés car ils ne ressemblent à aucun autre au monde.
 
Mais préparez-vous pour le prochain album, entièrement consacré au temple "Kinkaku Ji" plus connu sous le nom de "pavillon d’or" car il est entièrement recouvert de feuilles d’or. Il a son équivalent, le Pavillon d’argent, mais tout à fait de l’autre côté de la ville et nous n’aurons pas le temps d’aller le voir. En fait, en partie à cause du mauvais temps, mais aussi à cause du temps perdu à chercher son chemin dans des villes inconnues et sans indications lisibles, nous nous sommes aperçus qu’il nous avait manqué une journée à TOKYO et une à KYOTO pour voir tout ce que nous avions prévu.
 
Mais, tout compte fait, je trouve qu’en sept jours et par nos propres moyens (en fait, théoriquement : cinq jours à TOKYO et trois à KYOTO, mais amputés de deux matinées pour le trajet entre l’aéroport à l’arrivée dans la capitale et pour le trajet en train entre TOKYO et KYOTO), donc, en seulement sept jours, je pense que le bilan reste très positif et que ce type de voyage, sans passer par un tour operator, reste une excellente solution, mais après vous avoir présent la totalité des albums, je vous donnerai quelques tuyaux utiles pour faire de tels voyages, beaucoup moins chers que par les agences et accessibles à tous quelque soient les obstacles de la langue et d’un pays totalement inconnu pourvu que vous soyez quand même un peu débrouillards et que vous sachiez vous adapter à la façon de vivre des habitants du pays.
 
Je vous promets de mettre maintenant très rapidement le prochain album qui constitue sans aucun doute la partie la plus intéressante de ce voyage.
 
Amitiés à tous.
jacques

Publié dans Voyages | Laisser un commentaire

VOYAGE AU JAPON EN SEPTEMBRE 2006 (sixième partie)

004 le shinkansen en gare de TOKYO008 la vendeuse de boissons018 Higashi Hongan Ji - autel020 Higashi Hongan Ji040 Higashi Hongan Ji051 petite fille055 jardin japonaisVoyage au Japon (sixième partie) KYOTO

16 septembre, arrivée à KYOTO
 
Pour aller à KYOTO, nous allons prendre le Shinkanzen, le TGV japonais dont les Français, bien sûr, disent qu’il ne serait qu’une pâle copie de notre TGV national et qui, peut-être va un peu moins vite, mais qui, sans aucun doute, est plus confortable.
Comme le TGV, le Shinkansen possède deux motrices, l’une à l’avant, l’autre à l’arrière et, arrivé en gare de TOKYO, il n’a pas besoin de se retourner pour partir dans l’autre sens. Banal, penserez-vous ? Certes, mais, une fois le train arrêté, nous aurons la surprise de voir tous les sièges pivoter en même temps pour se retrouver tous dans le nouveau sens de la marche, ce que les Français ne savent toujours pas faire avec, dans tous nos trains, des usagers qui doivent voyager à contre-sens.
 
En fait, nous ne mettrons que deux heures pour parcourir les 500 kilomètres séparant les deux villes. Le temps est variable, sans plus, mais au moins il ne pleut pas. Sur les 500 km du trajet, nous verrons les villes succéder aux villages pratiquement sans interruption sauf, lorsque le train passera par des tunnels et ils sont nombreux dans cette région assez montagneuse. Dans l’album photo consacré à cette journée, vous pourrez voir, en numéro 2, un dessin de CABU qui a parfaitement analysé tous les paramètres : Japonais dormant pour la plupart, des maisons, toujours des maisons avec, parfois : … un temple ! Souvent perdu au milieu d’immeubles modernes ce qui est généralement le cas au Japon. Mais aussi un personnel impeccable avec une contrôleuse qui, arrivée à l’extrémité du wagon après avoir vérifié les billets, se plie en deux pour vous saluer. Si, en France, il prenait à l’idée d’un contrôleur d’agir ainsi, tout le monde hurlerait de rire dans le train !
 
Nous passerons l’après-midi à visiter deux sites : "le Higashi Hongan Ji" et son presque jumeau, " le Nishi Hongan Ji". Il est probable que ces deux sites n’en faisaient qu’un autrefois. Malheureusement pour nous, dans chacun des deux site, le temple principal sera en réfection et couvert de bâches. Mais, sur chaque site, il y a en fait de nombreux temples et jardins.
 
Le Higashi Hongan Ji est le siège de la branche "Shin shu" (la vraie terre pure) de la secte bouddhiste "Jodo". La salle du fondateur (le prêtre Shinran) est abritée sous le plus grand toit en bois du monde, un toit que, hélas, nous ne pourrons pas voir de même que nous ne verrons pas plus le "Kondo", la salle principale qui contient une corde faite de cheveux de femmes tressés. Mais nous pourrons tout à  loisir visiter le reste du site, immense, avec de très nombreux bâtiments, assez sombres dans l’ensemble.
 
Son frère jumeau, le Nishi Hongan ji est un temple magnifiquement conservé (mais, pour le bâtiment principal, lui aussi en réfection !) appartenant, lui aussi à la secte Jodo. L’intérieur des appartements est décoré par des peintures de l’époque "Kano".
 
Pour aller d’un temple à l’autre, il faut prendre l’avenue "Shichijo Dori". En fait, si les temples sont bien jumeaux, ils sont quand même séparés par un grand espace. Nous allons alors constater que KYOTO  est, par rapport à la capitale, une petite ville très provinciale avec encore, des maisons généralement très basses et anciennes qui nous changent agréablement des buildings modernes de TOKYO.
 
Un quartier ancien, miraculeusement préservé des bombardements de la dernière guerre mondiale grâce à l’intervention d’un Français qui, averti de l’intention de l’Etat-Major américain de détruire cette ancienne capitale, supplia qu’on épargnât ce qu’il considérait comme étant l’âme même du Japon. Il s’agissait de l’Orientaliste Serge ELISSEEFF que j’ai eu la chance de fréquenter par la suite au cours de mon séjour en Syrie en 1963 et 1964. Par bonheur, il fut écouté et KYOTO, contrairement à la plupart des autres grandes villes japonaises, ne subit finalement aucun dommage et a donc conservé tout son caractère de ville traditionnelle.
 
KYOTO peut être considérée comme le musée du Japon car près de 20 % des trésors nationaux sont conservés dans les temples et sanctuaires qui comptent, eux-mêmes, parmi les plus anciens du pays.
Avec 1,5 million d’habitants, la ville n’est aujourd’hui que la sixième du Japon par son nombre d’habitants, mais son histoire plus que millénaire, en fait la vraie capitale spirituelle de l’archipel.

">Envoyer un message | Afficher les rétroliens (0) | Ajouter au blog | Voyages

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

cinquième partie d’un voyage au Japon en septembre 2006

17 octobre

voyage au Japon (cinquième partie) dernier jour à TOKYO

DERNIER JOUR A TOKYO – temps variable, mais il ne pleut pas.
 
 
Cette dernière journée à TOKYO sera celle des contrastes : la matinée au très moderne forum international et, l’après-midi : d’abord, dans le quartier de Shinagawa, des rues et des maisons modestes que les touristes n’ont pas l’habitude de voir et que nous aurons découvertes par hasard, depuis le métro lorsque, un jour de pluie (il y en eut tant !) nous avions fait la ligne JR (pour Japan Railways) en entier, celle ligne étant circulaire et faisant le tour complet de la ville.
 
Dans ce quartier, nous découvrirons la rivière Megurogawa, presque entièrement souterraine car en dessous des rues, et, en grande partie, surmontée par la ligne de métro. Il semble qu’on ne puisse y accéder que depuis la rivière même. Là, stationnent à quai de petits bateaux, mais aussi des péniches ornées de lanternes dont, encore une fois, on ne saura s’il s’agit de restaurants ou de bordels à matelots, ce qui est le plus probable.
 
Un peu plus loin, nous verrons de vieilles maisons, des petits temples et des cimetières traditionnels, complètement cernés par des immeubles modernes, ce qui les rend difficile à repérer de loin. Peut-être parce que ces bâtiments sont considérés comme sacrés, ils auront échappé aux destructions massives des vieux quartiers qu’on a pu constater de façon systématique en Chine.
 
Il nous faudra marcher longtemps dans un dédale de rues dont on finit par ne plus savoir dans quelle direction elles vont avant de rejoindre enfin une station de métro.
 
En fin d’après-midi, dans le métro, les Japonais, fatigués par une longue journée de travail (ils ignorent les 35 heures !), dorment pour la plupart mais, assez curieusement, se réveillent immédiatement dès qu’ils arrivent à l’endroit où ils se rendent.
 
Ce que nous appelons des "poupées manga", ce sont ces jeunes filles modernes qui se font un look inspiré de leurs BD favorites qui commencent d’ailleurs à envahir le monde entier. Elles sont souvent un peu hautaines, mais parfois tout à fait gentilles et souriantes comme ces deux que nous avons rencontrées dans le métro, photographiées et qui, ensuite, très aimablement, nous ont servi de guides en nous accompagnant un bout de chemin, ce qui est quand même le signe d’un changement de mentalité chez les jeunes qui, toutefois, au Japon, ne tombent jamais dans une délinquance qui est, là-bas, totalement inconnue.
 
A la tombée de la nuit, changement de décor encore une fois car nous allons dans le très chic quartier d’Ebisu Daikanyama.
Jusqu’au début des années 1990, la brasserie Sapporo occupait ce quartier d’Ebisu. Un gigantesque projet d’urbanisation a été achevé en 1994. Le résultat est proprement hallucinant : une place, mi-centre commercial (type Rosny-2) mi-agora, délimitée sur trois côtés par des grands magasins, des restaurants et des hôtels de luxe et au bout de laquelle se détache … un château français du XVIIème siècle ! Ou plutôt sa copie, le ministère français de la Culture ayant fait, de justesse, classer le château que les promoteurs du projet s’apprêtaient à démonter pierre par pierre.
Ce bâtiment, pour le moins inattendu dans le paysage tokyoïte, abrite le restaurant TAILLEVENT-REBUCHON qui, sous l’égide du célèbre chef Joël REBUCHON, est devenu l’un des hauts-lieux de la gastronomie française de TOKYO. Nous aurons la chance de le visiter entièrement grâce au régisseur, seul Français de tout le personnel, ravi de rencontrer des compatriotes.
 
Rentrés à l’hôtel, les valises prêtes pour le départ le lendemain matin pour KYOTO, nous avons profité de l’aqua stadium, propriété du Prince Hotel, où, en tant que clients de l’hôtel, nous pouvions aller gratuitement. Un très bel aquarium, certes banal, car on trouve un peu partout dans le monde, mais aussi de magnifiques attractions avec des lions de mer et des dauphins, de très grande qualité.
 
 
 
 

Publié dans Voyages | Laisser un commentaire

quatrième partie d’un voyage au JAPON en septembre 2006

TOKYO, fin du quatrième jour et début du cinquième (temps variable)
 
Le quatrième jour, après la visite du site d’ASAKUSA, nous sortons sur Asakusa dori et marchons jusqu’à la rivière Sumida qui arrose TOKYO et va se jeter dans la baie de Tokyo. Le long des quais, nous voyons des péniches ornées de lampions rouges, accessibles, semble-t-il, seulement par le fleuve et dont nous ignorons s’il s’agit de restaurants, de maisons de thé ou … de bordels à matelots.
 
Nous nous rendons ensuite au parce UENO, premier parc public édifié au Japon en 1890. La ville en fit cadeau à l’empereur Meiji et il fallut attendre 1924 pour que Hiro-Hito le restitue à la municipalité à l’occasion de son mariage.
L’allée centrale est bordée de centaines de cerisiers qui, lorsqu’ils fleurissent au début du mois d’avril, attirent des millions de Japonais. Seulement, nous sommes en … septembre !
 
Dans le parc, nous pourrons toutefois visiter le Toshogu Ieysasu, seul édifice shintoïste à être classé trésor national. Edifié

TOKYO, fin du quatrième jour et début du cinquième (temps variable)
 
Le quatrième en 1651, il a miraculeusement résisté à toutes les calamités (guerres, tremblements de terre, bombardements) pourtant fatals à la plupart des monuments de TOKYO.

Le  Toshogu est construit dans un style d’inspiration chinoise dont on ne trouve d’autre exemple qu’à NIKKO.
Le parc comprend aussi un grand nombre de musées, mais, à ma grande honte – et ce fut un terrible handicap pour quelqu’un qui a, pendant des années, enseigné l’histoire de l’Art et été directeur de deux écoles des Beaux-Arts – j’ai horreur des musées. Donc, pas de musées.
En revanche, nous irons voir l’étang Shinobazu dont la surface, en été, est entièrement recouverte de feuilles de nénuphars.
 
A la sortie du parc, on peut voir une statue représentant un homme et un chien. Selon ce qui n’est peut-être qu’une légende, cet homme partait tous les matins prendre le train pour se rendre à son travail, accompagné jusqu’à la gare par son chien qui attendait patiemment son retour tous les soirs. Un jour, l’homme mourut brusquement d’une crise cardiaque dans le train et ne revint donc jamais chez lui. Le chien, lui, revint tous les jours attendre son maître à la gare et ceci jusqu’à sa mort. C’est en son honneur que fut édifiée cette statue. Légende ? Peut-être, mais comme disent les Italiens, Se non è vero, è bene trovato. Les Japonais, en tout cas, aiment beaucoup cette statue qu’ils trouvent très émouvante.
 
Dans le parc, nous aurons la surprise de trouver un petit endroit réservé aux clochards de la ville, à vrai dire, peu nombreux et moins dégoûtants et agressifs que ceux que nous avons, nous, à la maison. Même clochardisés, les SDF de TOKYO demeurent très Japonais.
 
L’après-midi, nous irons visiter un grand marché dans le quartier de GINZA. Eh oui, vous l’aurez remarqué, l’une des choses qu’on veut d’abord voir dans les pays visités, ce sont les marchés qui nous renseignent beaucoup sur la façon de vivre des habitants et sur ce qu’ils ont l’habitude de manger !
 
A noter particulièrement dans les photos de ce marché, celle n° 039 dont nous allons découvrir plus tard, en la regardant sur l’ordinateur, qu’elle a une particularité assez amusante. Sur cette photo, un Japonais se cure conscieusement le nez avec le doigt et, juste à côté, ce que nous n’avions pas remarqué en prenant la photo, deux grande pancartes jaunes avec ce mot : "SALE !" qui veut tout simplement dire, en anglais : "SOLDES".
 
Le soir, fatigués d’avoir quand même beaucoup marché depuis le matin 6 heures 30, nous resterons nous reposer à l’hôtel en regardant à la télé, les Judokas féminines françaises remportant haut la main le championnant du monde par équipes, après avoir battu le Japon par le score sans appel de … 4 victoires à zéro ! Comme quoi, on a beau admirer le pays où on se trouve, quelque part, on demeure quand même un peu franchouillard sur les bords ! Mais cette soirée télé fut aussi pour nous une révélation car c’est alors que nous avons découvert à quel point le sumo était autrement passionnant que le judo dont les combats sont parfois mortellement ennuyeux.
 
Le cinquième jour, le matin, nous allons visiter le forum international, gigantesque ensemble, extrêmement moderne, de cinq grands bâtiments comprenant  chacun 11 niveaux avec les sous-sols.
Intéressant sans plus car des centres de ce type, on peut maintenant en voir partout dans le monde. Mais cela montre bien la mutation qui s’exerce actuellement au Japon qui se tourne délibérément vers la modernité et l’efficacité dans le domaine économique.
 
 
Publié dans Voyages | Laisser un commentaire